lundi 14 janvier 2008
Bye bye Mumbai
Nous voici a Mumbai, ou nous restons quelques jours avant de revenir a la maison...
Nous restons dans un petit hotel, le Sea Shore, qui comme son nom l'indique, est situe pres de la mer, tout pres du GATEWAY OF INDIA, lieu symbolique duquel les dernieres troupes de l'armee britanique ont quitte l'Inde suite a l'independance.
La ligne d'horizon est floue entre l'ocean gris-bleu et le ciel bleu-gris, et les buildings au loin on l'air, le jour, de fantomes bleutes qui se revelent peu a peu lorsque tombe le crepuscule. La chaleur est parfois etouffante et nous n'arrivons pas a nous figurer que nous sommes en janvier.
Mumbai est une ville culturelle et moderne, et le mode de vie a l'occidentale voisine celui, plus traditionnel, des couches plus pauvres qui habitent les bidonvilles de la banlieue et les quartiers pauvres de pecheurs. La population s'eleve a plus de onze millions de personnes (!) et on y trouve de tout, ou presque. La ville, avec son architecture britanique et ses larges avenues, est beaucoup plus belle que Delhi. Des boutiques nous vendent du cafe expresso, des bieres importees, des jeans levi's, des adidas, du mcdo, name it... Les jeunes ont tous le telephone portable a l'oreille. Bien evidemment, comme c'est le cas pour toutes les grandes metropoles du globe, il faut habiter Mumbai pour connaitre ses attraits et ses secrets. Nous ne sommes que de passage...
Notre periple tire a sa fin et c'est l'une des dernieres entrees sur ce blogue. Nous nous prenons l'avion le 16 janvier. Merci d'etre venu nous visiter dans cet etrange espace virtuel, qui, malgre ce qu'on peut en dire, nous aura permis de garder un contact chaleureux avec nos amis et notre famille. Nous commencons a avoir vraiment envie de vous revoir.
C'est quand meme drole, le voyage... Gaspard nous a surpris, hier soir: Apres trois mois loin de ses amis et de ses grands-parents, apres avoir quitte a contre-coeur les endroits auxquels il s'etait habitue pour en decouvrir de nouveaux, apres avoir tant parle de ce qu'il voulait faire a son retour au Quebec, il nous a dit, avec sa sage candeur, que ca faisait bizarre de s'en aller.
C'est peut etre qu'il sait, inconsciemment, qu'il s'apprete a laisser une partie de lui-meme en Inde.
dimanche 6 janvier 2008
De Palolem a Hampi
Nous nous sommes pose a Palolem pour le temps des fetes et profiter de cette belle plage, qui est l'une des plus belles de Goa. Noel et le jour de l'an se celebre ici avec maints feux d'artifice et une surconsommation de biere et de feni, l'alcool local a base de coconut ou de cachou. Rassurez-vous: quoiqu'on puisse en douter en regardant cette photo, Gaspard n'a pas du tout consomme de feni, ni d'aucune autre drogue. C'est seulement l'oeuvre du demon de la musique. (Le tam-tam est la nouvelle passion indienne de Gaspard en lice apres les echecs, les chateaux de cartes, la fabrication artisanale de bonbons, la creation d'un jeu de societe RISK mettant en scene les dieux indiens, et j'en passe...)
Notre passage a Goa se demarque du reste de notre voyage par son cote vacances-a-la-plage, et quoi qu'on puisse deplorer l'exploitation touristique des cotes de Goa, je dois dire que nous sommes plutot heureux d'en profiter. Et nous en avons profite longuement...
Apres pres de deux semaines, un peu ramolis par le soleil et la farniente, nous sommes parti presque a contre-coeur au Karnataka vers Hampi, une petite ville bordee de montagnes rocheuses d'une etrange beaute et autrefois le lieu d'un empire, dont il ne reste aujourd'hui que des ruines. Mais quelles ruines! Et quel paysage hallucinant! La legende raconte que, a l'instar de trois autres villes seulement en Inde, le paysage si particulier de Hampi, avec ses montagnes qui ressemblent a des amas de cailloux, fut forge par des evenement divins (Je crois que le dieu-singe Hanuman, qui transportait une montagne, en a echappe quelques debris, ou un truc du genre)
Nous quittons Hampi tres bientot, et apres un bref detour a Goa, nous nous rendons a Mumbai, ou Bombai, ville artistique et cosmopolite, Bolliwood, derniere etape de notre voyage.
Merci pour vos commentaires, ca nous fait chaud au coeur!
Pour ceux qui s'imaginent que Catherine est trop paresseuse pour ecrire, detrompez-vous: Elle prefere seulement transposer ses impressions de voyage dans son gros journal, dans lequel elle ecrit, dessine, cartographie, colle, et archive avec amour les moindres details des endroits ou nous allons. C'est le complement plus rationnel et personnel de ce blogue. Dans une librairie pres de chez vous en janvier.
En ce qui me concerne, j'ai d'abord cru qu'on se liguerait pour me supplier de me faire couper mon affreuse moustache, mais a ma grande surprise, vous semblez tous vouloir me voir revenir en indien moustachu... C'est a croire que c'est devenu la grosse mode a Montreal... Eh ben oubliez ca! C'est deja regle: je suis de nouveau glabre.
-David
lundi 31 décembre 2007
M e t a m o r p h o s e s
A force de se faire dire "you look indian!" partout ou nous allons, David a connu une inquietante phase de mimetisme qui lui a fait adopter le look indien, au grand desespoir de Catherine. Mais cela n'est peut-etre du qu'aux coiffeurs indiens qui ne rasent jamais la moustache lorsqu'on leur demande de vous faire la barbe...
Quant a Gaspard, le pire est a craindre.
S'il lui arrive de se prendre, de temps a autre, pour le centre de l'univers, sa passion pour les dieux hindous l'a conduit a adopter definitivement la posture divine. De temps a autre, son regard devient serieux, et il nous benit d'un air inspire... Il se croit a present une toute puissante incarnation de vishnou.
Seule Catherine, qui a deja foule cette terre mystique, ne porte aucune trace exterieure de transformation. Peut-etre n'est-ce la qu'un signe que la metamorphose est beaucoup plus profonde...
Pour cette nouvelle annee, faisons le souhait que nos amis nous reviennent de l'Inde indemnes et reconnaissables!
Bonne annee 2008!
xxx
samedi 22 décembre 2007
GOA
Goa est un minuscule etat qui se distingue du reste du continent indien a bien des niveaux. Ancienne colonie portuguaise, cette petite enclave sur l'ocean indien est connue pour ses plages de sables blancs, mais aussi pour ses partys Raves, sa cuisine locale a base de fruits de mer et son abondance d'alcool (chose rare en Inde).
Mais la reputation party de Goa appartient deja au passe... Si il y a trente ans, les hippies se promenaient nus sur les plages desertes au grand dam des indigenes, et si il y a dix ans l'epoque Rave battait son plein, les autorites locales ont veille depuis a calmer le jeu. Interdit maintenant de se trimballer a poil et de faire jouer du boom-boom toute la nuit. Les plages desertes sont aussi choses du passe -ou presque- puisque l'offre a maintenant rattrappe la demande touristique: les plages sont bordees de bars, de restaurants, de boutiques...
MAIS ces petites desillusions mises de cote, les plages de Goa, comme celle d'Arambol, ou nous nous sommes d'abord installe pour une semaine, sont magnifiques. Voici deux vues de Sweet Lake, a Arambol, un petit coin tres calme ou nous avons loue une hutte (celle au centre avec le drap blanc).
En face de la mer, de l'autre cote d'un bras de plage, se trouve le fameux lac, encercle de montagnes. On se croirait dans Le Lagon Bleu. Gaspard s'y plaisait particulierement.
Nous occupons le plus clair de notre temps a se baigner dans l'ocean, a bouffer (moins de thali indien et beaucoup plus de fruits, de la salade, des fruits de mer et de biere Kingfisher...) et a lire sur la plage.
Personnellement je ne me sens pas du tout dans le temps des fetes. Le Noel des campeurs, dans mon esprit, se situe bien haut dans mon pantheon des ketaineries. Alors c'est vous dire comment je suis dispose a faire abstraction de cette fete lorsque je me fais bronzer.
Alors... Quelle ne fut pas ma surprise, alors que nous nous dirigieons vers un restaurant, hier soir a Anjuna, de tomber sur le Pere Noel et sa cohorte de lutins.
Gaspard a tout de suite detecte l'imposture: il portait un masque de plastique et n'avait meme pas de bedaine. En Inde, le Pere Noel de recoit pas des enfants sur ses genoux, il demande l'aumone!
Il faut savoir qu'a Goa, vu l'heritage des portuguais, la religion chretienne se porte bien, meme si elle est appretee a la sauce hindie: Ici Jesus, au meme titre que Boudha, est considere comme une autre incarnation de vishnou. La Vierge Marie a egalement beaucoup de fideles, ainsi que Saint-Francois Xavier, un martyre que est considere comme un heros local.
Bref, on fete Noel a Goa, et ce n'est pas du tout a cause des touristes!
Nous avons maintenant entrepris de descendre la cote a pied, en longeant les plages, jusqu'a Palolem, ou peut-etre meme Gokarna. Mais nous avons l'intention de voir l'intrigante ville d'Hampi. Il va falloir choisir. Nous ne savons donc pas exactement ou nous serons a Noel, mais cette errance nous plait bien.
Nous vous souhaitons un joyeux Noel plein d'amour et de partage! Nous seront certainement avec vous en pensee, ou que nous soyons!
A bientot!
(Ah oui, Maman, peux-tu enregistrer le bye-bye?)
-David
mardi 11 décembre 2007
Le Rajasthan
Jodhpur, la ville bleue.
Peindre sa maison en bleu attire sur sa famille la bienveillance des dieux, et accessoirement, il parait que ca eloigne les moustiques. C'est pourquoi la majorite des habitants de Pushkar peinturent encore aujourd'hui le platre qui recouvre leurs maisons de bleu. L'effet est splendide, surtout vu du haut du fort de Meranghar, une forteresse immense perchee sur d'abrupts ravins de pierre rouge.
Cette forteresse, qui n'a cesse d'etre aggrandie au cours des siecles, est a couper le souffle. (On a commence sa renovation qu'en 1972 afin d'ouvrir ses portes au public) Et les photos rendent difficilement la somme etourdissante de travail qu'elle represente. Les fenetres sont toutes des ecrans de pierre sculptes de motifs geometriques varies et meticuleux, rafines comme de la dentelle, de la meme facon qu'au Taj Mahal.
Jodhpur est une ville agreable, et tres belle, ou il fait bon flaner pres du clock tower, au omellette shop (incontournable) ou aux juice bars. Notre premiere halte au Rajasthan me laisse en outre une impression de richesse. La richesse de son histoire que nous rappelle l'omnipresent fort qui surplombe la ville, mais aussi la richesse que suggerent les couleurs, les senteurs d'epices et la fierte des habitants, qui semblent moins a l'affut des touristes.
Jaisailmer, la cite du desert.
Toute petite ville encastree dans un fort de pierre jaune (pierre de l'age jurassique, a la patine luisante suite a des siecles de tempetes de sable et des milliards de gens qui ont foules ses marches et touches ses murs... Et dont la photo rend tres mal l'aspect dore) specialisee dans le commerce de textiles. Notre chambre a Jaisailmer fut l'une des plus pittoresques, dans une guest house heritant du style haveli typique au Rajasthan situee au coeur du fort.
De Jaisailmer, on peut atteindre le desert profond en deux jours. Au grand plaisir de Gaspard, nous sommes donc parti pour trois jours et deux nuits a dos de chameau, accompagne de Tiger, notre guide et cuisinier. Belle experience. Un chameau, ca pue et ca elance les cuisses, mais c'est un animal paisible qui ne fais jamais de probleme. Gaspard pouvait monter son propre chameau -surnomme capitaine Caca- tout seul.
Si vous voulez savoir plus sur ce qu'on a mange durant notre periple dans le desert, allez jeter un coup d'oeil au dernier message de Gaspard
Pushkar, un oasis borde de temples.
Autours d'un lac qui abrittait autrefois des crocodiles mangeurs-d'hommes (!) s'est construite la ville de Pushkar, qui rappelle un peu Varanasi (Benares) par ses gaths, son aura sacree et sa multitude de temples. En beaucoup plus petit et paisible. C'est pourquoi la ville est une destination choyee des touristes et des hippies de tout accabit.
Une vue de Pushkar a la tombee du jour, du haut de la montagne au centre de la photo precedante.
On y mange bien, les gens sont relax selon les standards indiens et on y trouve une grande quantite de guest houses et de restaurants pour tous les gouts. Notre guest house, Moon Cafe, est par contre la plus cool de toutes. Nous habitons dans une cabane a laquelle on accede par une echelle en bambou, et de laquelle on voit le soleil se coucher, les montagnes escarpees, un champs de roses, le lac de Pushkar avec son pont rose et le sommet de nombreux temples. L'endroit est frequente par des voyageurs de partout qui, seduits par le lieu (qui a des airs de commune avec ses petites huttes et son parc cloture) se lient d'amitie et succombent a un etrange esprit de famille. Vous allez a Pushkar? Il faut aller au Moon Cafe.
Je crois que Gaspard aimerait bien que je raconte cette annecdote:
A Pushkar, on s'est arrete prendre un chai au techno-chai chop (Adelie saura de quel endroit il s'agit) et Gaspard, qui a de nouveau une poussee de passion pour les echecs, a defie un americain dans la vingtaine, qui relaxait en regardant les gens passer avec ses amis. En s'amusant de l'audace de ce petit garcon de sept ans, il dit: "je te payerais bien une biere, mais comme t'es un enfant, tu choisiras ce que tu veux si tu arrive a me battre! Let's go, Gary Kasparov!"
Catherine et moi avons assiste alors a la lente humiliation de ce fier texan qui, devant ses amis, a perdu la face devant ses chums. Un quart d'heure plus tard, Gaspard mettait son adversaire echec et mat sans dissimuler sa jubilation.
Les amis de l'americain on insiste pour qu'il remplisse sa promesse et quand Gaspard s'est mit a lorgner les palettes de chocolat (l'une des choses qui coutent cher en Inde) ils se sont mis a crier: "take the big one! The bigger one!" Et Gaspard ne s'est pas gene. Celle qu'il a choisi coutait le meme prix qu'un copieux repas au restaurant.
"Nice to meet you! See you around!" Nous a dit le gars pendant que ses amis n'en finissait plus de se foutre de sa gueule. Gaspard ne touchait plus a terre en rentrant au guest house...
Debut decembre, le tres colore Rajasthan devient un peu frisquet la nuit, et nous devons normir avec des couvertures de laine. Mais inutile de vous dire qu'on ne se sent pas du tout en hiver, encore moins dans l'esprit des fetes! Meme si c'est la saison froide en Inde, c'est humide, ensoleille et chaud le jour, et on a tendence a oublier qu'on est en decembre... Nous avons donc ete tres etonnes de voir en premiere page d'un quotidien du Rajasthan une photo de Montreal sous la neige!!! Du point de vue de cette contree desertique, ce tapis de neige qui encombre les rues et bloque les areoports prend des allures surrealistes.
Et c'est en compatissant avec vous tous qu'on file vers le sud...
A bientot!
(En esperant trouver un internet broadband la-bas...)
-David
vendredi 30 novembre 2007
Brad Pitt et Angelina Jolie en Inde
Partout ou nous allons, les regards se tournent vers nous. J'ai l'impression d'etre une vedette de passage, que tout le monde reconnais dans la rue. Et ce ne sont pas que les mendiants et les chauffeurs de rickshaw qui nous abordent. Tout le monde. Et la presence de Gaspard leur sert souvent a briser la glace: Hello! What country? Is it your child? So beautiful! What age? Are you married? What do you do in India? How much time you travel? Etc...
On nous tend la main, on pince la joue de Gaspard (sans arret) et parfois on nous touche, comme pour verifier si on est bien reel. Cela se passe quotidiennement, mais quelques fois ca prend des proportions hallucinantes, comme cette fois a Rishikesh ou un groupe de jeunes filles venues du Punjab ont entoure Catherine et Gaspard et on insiste pour se faire prendre individuellement en photo. Nous nous en sommes tire pour un portrait de groupe, durant lequel elles touchaient sans retenue les cheveux et les mains de Catherine en gloussant d'excitation. Elles faisaient d'ailleurs semblant de ne pas me voir (cela aurait ete indecent, je suppose...) Bizarre. Gaspard est toujours gene dans ces occasions, mais il apprend a jouer le jeu...
Dans mon cas, j'attire davantage les garcons, qui n'hesitent pas a me dire des compliments du genre: you are handsome! D'ailleurs, une annecdote qui vaut d'etre racontee: depuis le debut de notre voyage, il est arrive a quelques reprises que quelqu'un me designe a son ami en disant: american! A deux reprises, j'ai repondu: No, no! I'm canadian! Mais ils ne semblaient pas comprendre. Jusqu'a ce que quelqu'un me dise un jour: you look like Aamir Khan! On ne prettait donc pas de ressemblance particuliere avec l'americain type, mais bien avec un populaire acteur indien nomme Aamir Khan.
J'ai pu confirme la (petite) ressemblance avec l'acteur lors d'une sortie en famille au cinema, a Varanasi. Nous sommes alle voir OM SHANTI OM, un film typiquement Bollywood avec Sharuk Khan (dont c'est la premiere realisation) et une brochette de comediens parmis les plus populaire de l'Inde, y compris notre ami Aamir Khan dans le role du mechant.
Aller voir un film en Inde est une experience sociologique intense. Le theme du film passe continuellement a la radio et on retourne voir le film plusieurs fois. Le film dure trois heures, ponctue de cris enthousiastes et de sifflements. Gaspard a bien aime, mais il a davantage hate a la sortie de BAL GANESH, un dessin anime dont le heros est le dieu Ganesha enfant!
Quand a Aamir Khan, je ne lui ressemble pas vraiment, mais je sais ce qu'il ressent quand il marche dans la rue.
lundi 26 novembre 2007
Agra: quelques cliches
Le Taj Mahal est un batiment qui donne le vertige. Non, je n'ai pas colle nos photos sur une carte postale, nous y etions vraiment malgre l'effet etrangement artificiel de ce portrait.
Je crois que l'air dense et la lumiere sur le marbre de cette imposant edifice (dont on estime mal la taille tant qu'on ne s'y approche pas) donne a l'arriere-plan un aspect ethere avec lequel contraste les figures qui se placent (par milliers) a l'avant-plan.
Entierement sculpte et incruste de pierres colorees, le Taj Mahal ne laisse personne indifferent.(Cette phrase est aussi cliche qu'une carte postale mais... C'est pourtant la verite.
Les motifs monghols qui agencent la symetrie dans l'asymetrie sont partout sculpte a la main dans ces tonnes de marbres transformees en dentelle. Mais mes mots sont bien impuissants a decrire l'impression qu'il produit.
Non loin d'Agra, (a quelques heures de bus) nous avons visite le site de Fathepur Sikri, cite construite par un empereur monghol qui l'abandonna deux ans plus tard, son peuple ne pouvant tolerer l'eau de la region.
La gigantesque forteresse dont l'architecture unique (inspiree par le mariage de trois religions differentes) n'a pratiquement pas servie et a donc laisse quasiment intacte jusqu'a l'arrivee des anglais.
La encore, le travail de la pierre est incroyable. Des pans de marbre entiers sont sculpte de motifs symetriques, de facon a voiler le regard des gens a l'exterieur, mais non celui de ceux a l'interieur (tout en permetant la circulation de l'air)
je dois l'avouer, visiter ces architectures fascinantes a contribue aussi a me laisser l'impression desagreable que la splendeur de l'Inde appartient au passe. Que l'on se trouve en territoire dechu. Tant de temples tombent en ruine, tant de vestiges sont recouverts de reclames publicitaires dont la peinture defraichie et ecaillee nous vendent Coca-Cola tant d'immeubles jadis majestueux defigures par des installations electriques ou dissimules derriere des enseignes publicitaires. J'ai souvent le sentiment que l'art n'a pu de place pour exister, et que les conditions qui ont permis son epanouissement dans le passe dependaient invariablement de l'asservissement des pauvres par les riches.
Constat naif et desillusion plutot typique, me direz-vous.
Je sais... Cliche.
-David
samedi 17 novembre 2007
La Diwali a Varanasi
(D'abord, precisons que l'Inde arrive bon dernier en ce qui a trait a l'acces internet (par habitant) et qu'il nous est souvent difficile de disposer d'une connection suffisemment rapide pour nous permettre d'acceder a notre propre blogue! Nous avons donc virre la carte satellitte Google et reecrit certains messages a plusieurs reprises (Les bogues et coupures d'electricite sont frequents...) De plus, les jours passent rapidement et nous ne trouvons pas toujours le temps de nous asseoir dans un comptoir internet. D'ailleurs, apres un mois de periple, il semble que nous adoptions un autre rythme. Voila ce qui explique le retard que nous avons eu dernierement dans nos messages... Mille excuses.)
Nous avons eu la chance d'etre accueillis au Kedar Paying Guest House, un hotel tenu par une famille attachante, qui ont ete tres genereux et plein de ressources. Nous sommes donc reste a Varanasi dix jours.
En Inde, un festival n'attend pas l'autre, et le 9 novembre a Varanasi on celebrait Le Diwali, fete que plusieurs touristes craignent tant elle est intense. Cette fete marque le retour ou le reveil de certains dieux (desole pour cette approximation) et c'est en quelque sorte la fete de la lumiere. Partout, dans les petites rues etroites et sur les ghats (les quais en escalier qui bordent le Gange) on vend et on achete des bougies et... Des petards.
On imagine a quel point l'interet de Gaspard pour cette celebration religieuse s'en est vu accru. (surtout qu'il vennait de manquer l'halloween, le pauvre!) Pas question de regarder passivement tous ces enfants sans affirmer notre ferveur! Pendant les jours precedant la Diwali, il n'a plus ete question que de petards!
D'ailleurs, les indiens n'ont pas attendu le 9 novembre pour en faire eclater. On ne pouvait aller nulle part sans se faire surprendre par une detonnation assoudissante. Et je ne parle pas ici de petits petards a meche de notre enfance... Je parle de maudites grosses bombes!
La nuit du Diwali, nous sommes alle sur les ghats monte sur le tot pour faire peter l'attirail que Gaspard avait selectionne avec soin.
Une note au passage: Gaspard n'a pas du tout de difficulte a se faire des amis. Les petits indiens sont tres curieux et amicaux et se precipitent generalement vers Gaspard en lui tendant la main: "Hello, what-your-name?" ce a quoi Gaspard repond invariablement: "my-name-is-Gaspard!" Puis suivent alors: "what country?" ou "what-your-age?"
C'est ainsi qu'il s'est vu invite a jouer au cricket par Ravi et sa bande, qui rodent toujours sur les ghats. Inutile de vous dire qu'a 7 ans, c'est encore plus facile de se faire des amis lors de la Diwali quand on a une grosse poche de petards a faire exploser.
A la fin de la soiree, nous sommes monte sur le toit de notre guest house pour contempler un spectacle hallucinant: dans la nuit noire, on aurait dit que la ville etait bombardee, a cette difference pres que tous les immeubles etaient illumines d'ampoules de couleurs et de bougies, comme si c'etait noel.
Varanasi, c'est aussi les buchers crematoires non loin d'enfants qui jouent a la balle, c'est mille temples donnant sur des rues etroites, ou partout on peut s'imaginer a quoi pouvait ressembler la cite il y a deux mille ans. Non loin de Varanasi, nous avons visite Sarnath, lieu ou Boudha a prononce son premier sermon (rien que ca), ni plus ni moins que le lieu de naissance du boudhisme... C'est un autre aspect qui deroute de l'hindouisme: en Inde, boudha a ete recupere, au meme titre que jesus christ, comme une des multiples incarnations d'un dieu hindou. Et bien que cette galerie de personnages colores a tete d'elephant ou de singe, peut nous paraitre loufoque, la religion hindoue est tellement bien integree a la vie de tous les jours qu'elle est une des plus vivante qui puisse etre. Les gestes, les fetes et les prieres ne sont pas des manifestations culturelles, mais bien spirituelles, des actes purement religieux.
A Varanasi, nous avons aussi pris le temps de decouvrir de petits endroits, de decouvrir de bons restaurants, et de tomber malade, une apres l'autre. (Rien de grave... Il fallait s'y attendre!) J'ai aussi suivi quelques lecons de tabla, et j'en garde surtout une profonde admiration pour ceux qui maitrisent cet instrument!
Nous sommes parti de Varanasi en se disant qu'il nous aurait ete possible d'y rester plus longtemps, mais il y a tant a voir! Nous avons donc pris le train le 13 pour Agra, ou se trouve l'extraordinaire Taj Mahal.
Donc, preparez-vous pour quelques beaux cliches de touristes...
(A SUIVRE...)
-David